J’ai un souvenir très net du premier test de grossesse positif !

Il est arrivé après plus de 10 jours de retard de règles et après 2 tests négatifs.

Avec le recul (ca va faire 2 ans), je crois qu’il s’est passé un quart de seconde avant que mon cerveau ne vrille.

En quelques millisecondes, j’avais pensé a tout… à la date de conception, la date prévu d’accouchement du coup, à la taille de ma voiture, à l’annonce à mon compagnon et mes proches !

En un quart de seconde, j’ai vu ma vie changer en somme.

A ce moment là, j’ai pensé à tout, sauf à le possibilité que ça puisse ne pas marcher (Ça a été très différent la seconde fois, nous en reparlerons).

C’est finalement ce qui a été le plus dur le jour de la perte. En effet, ce fameux matin de mai ou j’ai commencé à perdre du sang, j’ai fait une sorte de déni… J’avais un RDV boulot important que j’ai assuré avant de prendre le temps d’appeler mon gynécologue et de filer au labo.

C’est vraiment au moment ou les résultats sont arrivés sur ma boite mail, 3 heures plus tard, que ma bulle a éclaté.

A ce moment là, dans ma chute, c’est lui… qui est venu me chercher au bureau, me ramener à la maison, m’offrir à la fois son épaule et la solitude dont j’ai eu besoin.

Pour l’anecdote, cet après midi là, je suis allée marcher toute seule et sur la route j’ai dévaliser un picard. j’ai acheté toutes les choses qui me faisaient envie, sans réfléchir, machinalement. Comme ci coûte que coûte, il fallait remplir ce ventre.

Je sais aujourd’hui qu’il m’a fallu 9 mois pour faire le deuil. 

Pas le deuil de la perte… finalement j’étais conscience que ma grossesse était récente et que ce sont des choses qui arrivent. Non, j’ai mis 9 mois à faire le deuil de toutes les choses que j’avais projeter pendant ce quart de seconde.

Il a donc fallu 9 mois pour retrouver une libido normale, 9 mois pour retrouver un regard bienveillant sur ce ventre qui ne m’apporte que douleur et tristesse.

9 mois, c’est aussi le temps d’une grossesse… Et je doute que ce soit une coïncidence !

Ali